Dire la violence, rendre justice : Édouard Louis ou l'invention de la liberté
Summary
À travers son autobiographie intitulée En Finir avec Eddy Bellegueule, parue en 2014, Édouard Louis (1992) fournit une image sans concession du milieu populaire de la Picardie dont il est issu. Par le biais de l’éducation, Édouard Louis a réussi à s’échapper de ce milieu, où la violence, l’homophobie et la misère étaient omniprésentes. À travers la pratique de l’écriture de soi, l’auteur finit avec le « je » antérieur et ouvre la voie pour l’existence d’un « je » postérieur : l’avenir est possible pour autant que le passé et ses stigmates sont mis à mort. Prenant en compte le statut de « transfuge de classe » d’Édouard Louis, nous nous posons dans ce mémoire la question principale : Écrire sa vie, permet-il de s’en échapper ? Ce mémoire a pour but de s’interroger sur la violence, tant physique que discursive et enfin symbolique, la résistance et pour enfin conclure sur l’émancipation que permet l’œuvre. Sera pris en compte également l’engagement tant littéraire que politique d’Édouard Louis. Notre corpus sera axé sur les théories d’entre autres Pierre Bourdieu, Eve Kosofsky Sedgwick et Didier Éribon et invite à considérer une dialectique analytique. À travers une analyse discursive et socio-pragmatique, nous tenterons de fournir une image multidimensionnelle de la personne et du travail d’Édouard Louis tout en soulignant sa pertinence quant aux contextes politiques, littéraires et sociaux de la France contemporaine.