| dc.description.abstract | Les œuvres d’Annie Ernaux partent d’une expérience féminine vécue. Pourtant, elle n’est pas toujours vue en tant que féministe. Dans ce mémoire, la position des trois premières œuvres d’Ernaux, Les armoires vides (1974), Ce qu’ils disent ou rien (1977) et La femme gelée (1981) vis-à-vis du féminisme est examinée, en se concentrant sur la notion du patriarcat. Une recherche historique a été menée pour contraster Ernaux avec le courant du féminisme français. Tout d’abord, la présence du patriarcat a été recherché dans les œuvres. Ensuite, elles ont été comparées avec le temps dont parle Ernaux, qui montre qu’elle dépeint bien les tensions des années d’après-guerre jusqu’en 1968 concernant la place de la femme dans la société française. Puis, la dimension autobiographique d’œuvres a été recherchée, ce qui permet de voir que la forme d’écriture – le roman autobiographique – sous-entend déjà une dimension féministe, car c’est l’autobiographie des femmes qui surgit à partir du milieu des années 1960. La constatation du fait qu’il s’agit effectivement des romans autobiographiques a mené à la question concernant l’identité et la mémoire. Du point de vue de l’identité narrative tant que définie par Paul Ricoeur et par des théories concernant la mémoire, il faut qu’il y ait un lien entre le temps d’écriture – donc entre 1974 et 1981 – qui influence ce qu’Ernaux écrit dans les œuvres qui portent sur les décennies d’avant. Même si la notion d’influence est toujours difficile à dénommer, cette analyse a apporté des points de vus intéressantes. Au vu du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir et les principaux buts des féministes du deuxième vague, les œuvres d’Ernaux semblent soutenir les points féministes les plus importants et aident à déconstruire le discours patriarcal. Les trois premières œuvres d’Ernaux la montrent donc en tant qu’extrêmement féministe concernant la notion du patriarcat : elle aide elle-même à le déconstruire, en montrant un autre discours que celui du patriarcat. | |
